Article d'Anne-Laure Gannac dans Psychologie (28 décembre 2017)
Un article que je vous invite à lire pour en savoir plus sur Frédéric Lenoir, son parcours et sa pratique de la Gestalt-Thérapie...
« Frédéric Lenoir : J'ai guéri de ce qui me rendait malheureux » par Anne-Laure Gannac
Article de la revue « Psychologie » (28 décembre 2017)
Ce touche-à-tout des spiritualités cherche partout de quoi nourrir sa quête d'une « vie bonne ». Mais pourquoi ? Et où sont les ombres dans le tableau lumineux qu'il dresse de l'existence ? Ce sont quelques-unes des questions qui restent à poser à cet homme, devenu l'un des penseurs français les plus célèbres.
Il a peu dormi, les yeux sont fatigués, mais le sourire reste généreux, et l'impatience à discuter, palpable. Si quelques-uns de ses confrères spécialistes reprochent à ce philo-socio-historien des religions de réduire les philosophies et spiritualités à des outils de bien-être, aucun ne peut nier qu'il est en cohérence intérieure : il sait rendre sa compagnie agréable. Il faut dire qu'il a des choses à raconter, riche d'un parcours intellectuel commencé tôt : il a 11 ans quand il rédige son premier roman, 13 ans quand il découvre Platon, 16 ans quand le bouddhisme le bouleverse... Suivront des immersions, en Inde chez les lépreux, dans la Loire au sein d'une communauté chrétienne, et à l'université bien sûr : docteur en sociologie diplômé de l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales), formé en philosophie à Fribourg, en Suisse auprès d'Emmanuel Levinas... Ajoutez à ce parcours dense une aisance relationnelle et un regard bleu azur, et vous comprenez comment Frédéric Lenoir est devenu l'un des chouchous des médias, auxquels il sait fournir des idées intelligibles sur presque tous les débats - les religions, le bonheur, la méditation, l'écologie, les animaux, le vivre-ensemble... Bref, les sujets « dans l'air ».
Depuis quelque temps cependant, il se fait plus discret. Parce que la nature, où il a une maison, est son refuge (« Je ne vis plus que deux mois par an à Paris », avoue-t-il). Et parce que ses priorités ont changé. S'il continue de publier au moins un livre par an, il est surtout investi dans les associations qu'il a fondées : Seve (Savoir Être et Vivre Ensemble) et Ensemble pour les animaux. Un peu moins de temps pour les plateaux de télé, donc, mais toujours autant de travail pour cet homme qui confie se coucher souvent très tard. Romans, essais, BD, pièces de théâtre... Il espère bientôt réaliser son rêve de faire un film sur Jésus et Marie Madeleine, s'il arrive, avec son producteur, Pathé, à trouver la comédienne qui incarnerait Marie Madeleine. Il bouge, cet homme de 55 ans né à Madagascar et élevé dans l'Essonne sous l'autorité d'un pater familias haut fonctionnaire. Et il parle vite, avec enthousiasme. Mais au fond, pourquoi ? Qu'est-ce qui le meut ?